Dans les épisodes du podcast Passion Médiévistes, on évoque souvent plein de clichés sur le Moyen Âge. Mais dans cette série de courts épisodes, je vous propose des focus sur certaines idées reçues précises, avec à la plume et au micro des membres du collectif d’historien.ne.s Actuel Moyen Âge. Dans ce premier épisode, Florian Besson vous parle du poids des armures médiévales.
« Les armures étaient très lourdes ». On a tous et toutes en tête l’image d’un chevalier enfoncé dans une lourde armure, se déplaçant comme une tortue, incapable de monter sur son cheval sans une grue…
Cette idée très répandue est fausse. Elle vient avant tout du fait que pendant longtemps on a étudié des armures d’apparat : c’est-à-dire des armures de cérémonie, faites pour impressionner durant quelques heures, mais pas pour être réellement utilisées durant des combats.
Ces armures sont très décorées et sont donc extrêmement lourdes : certaines pèsent près de 80 kgs ! Depuis quelques années, l’archéologie expérimentale a totalement renouvelé notre vision des armures médiévales, ce qu’on appelle des harnois. On sait désormais qu’une armure complète pèse entre 16 et 21 kilos.
Certes, c’est lourd, mais pas plus qu’un équipement de pompier ou de soldat aujourd’hui. Les chevaliers médiévaux sont des athlètes professionnels : la chasse et les tournois servent à les entraîner et leur permettent de porter sans difficultés ces armures.
En outre, les armures sont de véritables chefs d’œuvre d’ingéniosité technique, d’autant plus qu’elles sont faites sur mesure. L’historien Daniel Jaquet a ainsi pu prouver qu’un chevalier en armure peut sans problème monter à cheval, courir, se relever s’il tombe, grimper à une échelle ou même… sauter des haies ou faire une roulade avant !
Merci à Florian Besson pour l’écriture de cet épisode, à Clément Nouguier pour le générique et à Baptiste Mossiere pour le mixage et l’habillage sonore.
