On fête les cinq ans du podcast avec la première invitée du podcast Justine Audebrand !

Il y a 5 ans elle inaugurait ce podcast, sans vraiment savoir où elle mettait les pieds, elle était l’invitée du tout premier épisode pour son mémoire de Master 2 sur la reine Gerberge. Et depuis 2017, elle n’a jamais vraiment arrêté, ni d’apparaître dans le podcast, ni la recherche. Pour fêter les 5 ans de Passion Médiévistes, j’ai le plaisir de recevoir de nouveau Justine Audebrand.

Depuis son premier passage dans le podcast, Justine Audebrand a réussi le concours de l’agrégation en 2017 puis obtenu un contrat doctoral à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, lui permettant de financer sa thèse. Dans l’épisode, elle raconte comment concilier recherche, charge de cours et activités universitaires, et aussi comment les colloques et communications permettent de faire réfléchir sur sa thèse et d’avancer dans ses recherches.

Une thèse sur le haut Moyen Âge…

De 2017 à 2021, Justine Audebrand a réalisé une thèse sur les « Frères et sœurs dans l’Europe du haut Moyen Âge », sous la direction de Geneviève Bührer Thierry. Ce sujet a avait surtout été étudié par l’historien Didier Lett pour la fin du Moyen Âge, mais il n’y avait quasiment rien pour le Haut Moyen Âge. Alors Justine est passé du portrait d’une reine à une histoire familiale de 350 ans, en travaillant sur tout le continent européen.

Dans sa thèse, Justine a montré que le thème de la déviance qui revient si souvent dans les clichés sur les frères et sœurs (inceste, fratricide, gémellité) est finalement très peu présent pour le haut Moyen Âge. Elle a travaillé sur la survalorisation du lien entre frères et sœurs pour cette période, un véritable modèle de la relation chrétienne et non sexuelle entre les sexes, même si surtout pour les relations masculines.

Parmi les thèmes de sa thèse, Justine Audebrand a aussi abordé le thème de l’apparition du concept de la primogéniture (que nous avions abordé pour le bas Moyen Âge dans l’épisode sur la loi salique). Elle constate dans les sources une réorganisation des pouvoirs au Xème siècle, avec une redéfinition des rôles au sein de la famille et une marginalisation progressive des sœurs dans l’Europe de l’Ouest (par opposition à la situation dans l’espace germanique).

… en écriture inclusive !

Pour rédiger sa thèse, Justine Audebrand a fait un choix qui peut paraître radical, celui de l’écriture inclusive, mais qui découle d’un autre choix scientifique de dégenrer le vocabulaire et ainsi permettre plus de précision dans sa démarche. Pour parler des relations entre frères et soeurs, et pour ne pas à avoir utiliser fratries qui réduiraient la place des femmes, elle a choisi d’utiliser le terme « adelphe » (un peu comme siblings en anglais).

Ce choix lui a permit d’écriture différemment, et  l’un des membres du jury, qui était initialement plutôt hostile à l’écriture inclusive, a déclaré pendant la soutenance que ça ne l’avait pas gêné.

Et dans le reste de l’épisode…

Justine Audebrand raconte aussi dans cet épisode son expérience de soutenance de thèse, explique les processus pour la publication de sa thèse, parle des difficultés des doctorants et de l’université d’aujourd’hui…