La série RencontresPassion Médiévistes

Rencontres #6 – L’historienne Geneviève Bührer-Thierry

Pour la première fois dans ce podcast, Passion Médiévistes vous propose une rencontre avec une historienne.

Geneviève Bührer-Thierry
Geneviève Bührer-Thierry

Après le mémoire et la thèse, comment devient-on historien ou historienne, comment est-ce que l’on continue de travailler sur le Moyen Âge, jusqu’à ensuite transmettre cette passion et le goût de la recherche ? Pour parler de tout ça je vous propose aujourd’hui de rencontrer une historienne, qui a déjà obtenu l’agrégation et soutenu sa thèse il y a quelques années.

Ancienne élève de l’ENS Saint-Cloud, Geneviève Bührer-Thierry est professeure depuis 2005, spécialiste du monde franc et germanique dans le haut Moyen Âge (VIe-XIe s.). Ses travaux portent sur l’Histoire politique et sociale, sur l’Histoire de l’église et des processus culturels, mais aussi sur l’Histoire des femmes et du genre dans le haut Moyen Âge.

Elle fait partie du jury d’oral de l’agrégation d’histoire et est co-responsable de la question au programme du concours, qui porte en 2018/2019 sur le nord de l’Europe au haut Moyen Âge. « Il est important de faire connaître l’histoire de l’Europe à nos étudiants, c’est l’occasion de s’ouvrir à d’autres espaces et de s’intéresser à l’histoire de nos partenaires européens« .

« L’agrégation d’histoire est un concours extrêmement difficile, il n’y a que 72 places pour toute la France. Mais il l’a toujours été. Mais je reste persuadée qu’on apprend beaucoup en la préparant, qu’on ne perd pas son temps. »

Spécialiste du haut Moyen Âge

Geneviève Bührer-Thierry revient dans l’épisode sur sa thèse et ses premières recherches. Soutenue en 1994 sous la direction de Olivier Guillot, elle portait sur les évêques dans la société politique en Alémanie et en Bavière, des derniers Carolingiens aux premiers Ottoniens.  « L’objectif était de savoir comment on passe du système carolingien à un autre système, de savoir comment cet autre système de l’Église impériale était si différent. Et en réalité j’ai découvert des choses beaucoup plus intéressantes que cette problématique là« .

« C’était l’époque où on était tout seul avec sa thèse, fallait un peu qu’on se débrouille ».

Après sa thèse, elle est devenue maître de conférences à l’université de Marne-la-Vallée où le cursus d’histoire se lançait à peine. « C’était une expérience extraordinaire de fonder en quelque sorte une université. » Elle passe ensuite l’habilitation à diriger les recherches, devient professeure et prend des responsabilités dans l’administration de l’université.

Elle quitte Marne-la-Vallée pour la Sorbonne, ce qui lui permet de plus se consacrer à l’histoire médiévale. Elle s’intéresse beaucoup à l’histoire des femmes et coordonne avec Anne Hugon un séminaire dédié à ‘l’histoire des femmes et du genre.

« Je me suis sentie historienne le jour où j’ai sorti mon premier livre ».

Bibliographie
  • Évêques et pouvoir dans le royaume de Germanie. Les églises de Bavière et de Souabe (876-973), thèse, Paris, Picard, 1997.
  • L’Europe carolingienne (714-888), Paris, A. Colin, Campus, 2001.
  • Les sociétés en Europe. Enjeux historiographiques, méthodologie, bibliographie commentée, Paris, A. Colin, 2002.
  • Les femmes et la terre. Transmission des patrimoines et stratégies sociales des familles dans l’aristocratie du monde carolingien (VIIe-Xe s.) (mémoire de HDR, inédit), 2004.
  • (dir.) Pouvoirs, Église et société. France, Bourgogne et Germanie (888-XIIe siècle), Paris, CNED, 2008.
  • Avec Charles Mériaux, La France avant la France (481-888), coll. Histoire de France sous la direction de Joël Cornette, Paris, Belin, 2010.
  • G. Bührer-Thierry, Aux marges du monde germanique : L’évêque, le prince, les païens (VIIIe-XIe siècles), Brepols, Haut Moyen Âge, Paris, 2014, 390 p.
Geneviève Bührer-Thierry a dirigé les recherches de certains invités du podcast :