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Hors Les Murs #9 – L’abbaye de La Sauve-Majeure

Découvrez l’histoire de l’abbaye de la Sauve Majeure en immersion sonore !

David Souny devant l'abbaye de la Sauve Majeure en juillet 2023
David Souny devant l’abbaye de la Sauve Majeure en juillet 2023

Dans cet épisode du format Hors Les Murs du podcast Passion Médiévistes, je vous propose de découvrir une abbaye en ruines, peut être pas la plus connue, mais qu’il faut absolument découvrir : l’abbaye de La Sauve Majeure. Située à l’est de Bordeaux dans la région de l’Entre-Deux-Mers, vous allez dans cet épisode en apprendre plus sur son architecture et son histoire médiévale (mais pas que) avec David Souny.

Plusieurs fois par an, cet historien, archéologue médiéviste et guide conférencier propose des visites guidées costumé en chevalier du XIIème siècle, un certain Enguerrand. Il fait aussi partie du bureau d’études et de recherches scientifiques Histoires de Pierres et propose de la médiation et des visites guides dans le Bordelais, n’hésitez pas à faire un tour sur son site internet.

A noter que l’abbaye est inscrite à l’UNESCO et fait partie du Centre des monuments nationaux.

Une abbaye au cœur de la forêt

Son emplacement géographique lui a peut être donné son nom. L’abbaye de la Sauve Majeure est en effet située au XIème siècle au coeur d’une grande forêt (silva major en latin) mais peut être aussi de son histoire. Son fondateur  Gérard de Corbie a d’abord délimité un périmètre consacré où le port des armes était interdit, qu’on appelle une sauveté (salva major en latin). Implantée en 1079, la nouvelle communauté religieuse prospère vite et s’enrichit grâce à de nombreuses donations de terres et autres des seigneurs avoisinants.  En 1095 à la mort de Gérard de Corbie, l’abbaye compte entre 80 et 100 moines.

Pour rappel une abbaye est à la fois une communauté religieuse dirigée par un abbé ou une abbesse mais désigne aussi le bâtiment où vivent ces personnes.

Carte de l'emplacement de la Sauve Majeure
Carte de l’emplacement de l’abbaye de la Sauve Majeure

Pour abriter cette communauté, une église en bois est d’abord vraisemblablement construite, puis remplacée par une église en pierre à la fin du XIème siècle. Le chantier la grande église dont nous pouvons voir les restes aujourd’hui commence en 1120 et elle sera l’une des grandes abbayes du sud ouest au XIIème siècle. Sa grande majorité est construite en style roman, assez caractéristique de la région à cette époque. Puis quand l’édifice se termine au XIIIème siècle, les voûtes portent les marques de l’influence du gothique qui arrive progressivement dans la région.

 

Un monument richement décoré

Grâce aux murs encore en élévation et aux plans au sol, les volumes de l’église et de l’abbaye restent encore très visibles. Dans l’épisode nous évoluons avec David Souny dans les différents espaces du monument les détaillant. Nous nous attardons notamment sur les nombreux chapiteaux romans richement décorés dont je vous propose quelques photos ci-dessous, et vous pouvez les voir aussi sur le site de l’abbaye.

 

Et après le Moyen Âge ?

Le fond de l'église éventré à l'abbaye de la Sauve Majeure
Le fond de l’église éventré à l’abbaye de la Sauve Majeure

Mais pourquoi l’abbaye est en ruines aujourd’hui ? Plusieurs raisons à cela au fil des siècles. La fin du Moyen Âge voit l’abbaye décliner, notamment avec la guerre de Cent Ans avec son contexte d’insécurité, si bien qu’on ne compte plus qu’une dizaine de moines. Au début du XVIIème siècle l’abbaye est en piteux état, mais elle est reprise en main par les moines mauristes. Ils compilent ses archives et en font un portrait que l’on retrouve dans le Monasticon Gallicanum qui couvre toute la France. Puis une partie des bâtiments est démolie puis de nouveaux sont reconstruits au cours du XVIIIème siècle.

A la révolution, l’ensemble des biens sont saisis en biens nationaux, mais faute d’entretien, l’église s’effondre en 1806, et la municipalité la transforme en carrière de pierres. Heureusement en 1840, l’église en ruines est classée monument historique, ralentissant sa destruction. Au cours du XIXème siècle, les ruines attirent beaucoup les érudits par son aspect romantique. Puis l’édifice change de fonctions, les restes de l’abbaye sont rachetés par le département et deviennent un établissement de formation des institutions pendant un demi siècle. Mais eEn 1910 un incendie accidentel détruit les bâtiments de l’école.

C’est ensuite au XXème siècle que des fouilles archéologiques sont menées, accompagnées de mesures de mise en valeur du site permettant sa visite aujourd’hui. Les fouilles archéologiques menées dans les années 1950 et 1960 ont notamment permis de redécouvrir les plans des bâtiments médiévaux. Pour compléter votre visite du lieu n’hésitez pas à prendre votre temps au musée lapidaire avec la présentation de restes archéologiques issus en fouilles.

Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode :

Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes :

  • Estampies et danses royales

Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter :

Merci à David Souny et l’équipe de l’abbaye de la Sauve Majeure pour l’accueil, retrouvez plus d’informations sur leur site internet !