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Épisode 69 – Hélène et Nancy au Moyen Âge (enregistré à la Bibliothèque Stanislas)

Comment a évolué archéologiquement la ville de Nancy au Moyen Âge ?

Enregistrement à la bibliothèque Saint-Stanislas de Nancy en avril 2022
Enregistrement à la bibliothèque Stanislas de Nancy en avril 2022

Dans cet épisode de Passion Médiévistes enregistré à la bibliothèque Stanislas de Nancy en avril 2022, Hélène Duval vous parle de ses recherches sur la ville de Nancy. Sa thèse d’archéologie porte sur le thème “Les enceintes de Nancy et leur impact sur la ville (XVIe-XXe siècle) : archéologie et cartographie dynamique”, et elle est depuis 2014 sous la direction de Gérard Giuliato à l’université de Lorraine, en partenariat avec HISCANT-MA. Même si sa thèse s’intéresse aussi à l’époque moderne, nous allons dans cet épisode surtout parler de Nancy aux XVème et XVIème siècle, avant la ville neuve, en retraçant les différentes évolutions de la ville et de ses fortifications.

Nancy au Moyen Âge

Dans ses recherches, Hélène Duval travaille sur  l’évolution des fortifications des deux villes de Nancy (Ville-Vieille et Ville-Neuve) à partir des dernières découvertes archéologiques. Elle y compare l’historiographie traditionnelle et l’iconographie ancienne de ces fortifications avec les vestiges découverts.

Contrairement à Metz ou Toul, Nancy n’est pas une ville antique. Les plus vieilles traces archéologiques retrouvées aux abords de la ville au XIXème siècle sont celles d’un cimetière mérovingien (donc début du Moyen Âge). Mais le site de Nancy n’est pas propice pour y installer une ville, coincé entre des côtes au nord et à ouest, et à l’est la Meurte qui déborde souvent, avec des marécages.

Plan de Nancy en 1590
Plan de Nancy en 1590

A partir du XIème siècle, un castrum (petit château) s’installe sur une terrasse, avec une petite enceinte urbaine dont nous n’avons pas de traces aujourd’hui. La ville s’est développée avec d’abord des petits villages autour du castrum, comme Saint-Dizier et des moulins à Boudonville. Progressivement des habitations se sont construites entre le castrum où vivait le duc et les petits villages, avec des installations d’institutions religieuses.

Le plus vieil édifice visible de Nancy est la tour de la Commanderie Saint Jean, actuellement tout près de la place de la Commanderie, qui date du XIIème siècle. Au fil des siècles, les faubourgs grossissent ainsi que les fortifications qui enclosaient les villages. Autre monument de la ville, la porte de la Craffe fut érigée au XIV siècle au nord de la ville-vieille.

Fortifications & archéologie

En architecture militaire, une fortification peut correspondre à plusieurs éléments de défense. Hélène Duval explique que par exemple un fossé seul est déjà une fortification (de type passive), ou qu’une maçonnerie (courtine, tour, donjon, bastion…) en est une aussi (toujours passive). Il existe aussi des défenses dites actives telles que des ouvertures de tir (meurtrières, des canonnières, des mâchicoulis…). Il y a parfois dans le langage courant une confusion entre les termes « fortification » et « rempart » pour désigner les murs d’une ville, comme par exemple les remparts de Carcassonne.

Illustration de l'épisode 69 par Le Miroir Fou
Illustration de l’épisode 69 par Le Miroir Fou

Dans l’épisode Hélène Duval explique l’impact des fortifications sur la structure de la ville actuelle de Nancy, comme par exemple l’intégration des vestiges dans le sous-sol du musée des Beaux-Arts. Dans certains secteurs, l’empreinte de la fortification perdure toujours et fige quelques espaces de la ville, comme le bastion de Vaudémont intégré au parking, ou encore la pente douce dans la pépinière rappelle l’emplacement du bastion des Dames.

Merci beaucoup à la bibliothèque Stanislas pour l’accueil et l’organisation de l’enregistrement, ainsi qu’à Claire Haquet, Celine Lhuillier et Peter Morel !