Quelles sont les réalités historiques derrière le jeu vidéo Sekiro ?

Dans ce deuxième épisode du format Jeux vidéo & Moyen Âge, Fanny Cohen Moreau et Albert Leparc vous proposent de s’éloigner du Moyen Âge occidental pour analyser un jeu qui prend pour cadre la fin du Japon médiéval : « Sekiro : Shadows die twice », jeu d’action édité par Activision et sorti en mars 2019.

Le jeu étant développé par From Software, un studio réputé pour la difficulté de ses productions (Dark Souls, Bloodborne, ou encore récemment Elden Ring…), mais aussi pour le soin et la cohérence apportée à ses univers, on peut se demander quelle cohérence et quelle fidélité Sekiro propose par rapport à l’histoire ! En effet, malgré la présence de créatures surnaturelles comme des singes géants et autres yokais, Sekiro place son récit dans le contexte de la fin du « Sengoku Jidai ». Après plus d’un siècle de guerres entre « daimyos » ou seigneurs de guerre, l’archipel se dirige à la fin du XVIe siècle vers une paix durable par les campagnes des trois unificateurs du Japon, dont le premier est Oda Nobunaga (1534-1586).

Sekiro met en avant la violence des affrontements de l’époque, avec des combats très crédibles. Le soin est aussi apporté aux armes et aux armures ainsi que son système de jeu et de ses animations qui en font de vrais apprentissages martiaux. Il n’hésite pas à déconstruire certains clichés autour des « shinobis » ou ninja, des personnages qui demeurent largement fantasmés par rapport à la réalité.

Au final, Sekiro réussit le tour de force de nous projeter dans un Moyen Âge japonais et fantastique qui n’est certes pas le reflet de stricte réalité historique mais parvient à mêler légendes et enjeux de l’époque, comme quand le seigneur Ishin Ashina se déguise en Tengu, une créature céleste mythique, pour chasser les assassins et les traîtres. Reflets des changements et des réflexions de la période, les mythes sont employés dans le jeu pour nous projeter davantage dans les mentalités des guerriers de cette époque « sans dessus-dessous ».

Retrouvez Albert Leparc sur son compte Twitter et sa chaîne Twitch pour plus d’analyses historiques de jeux vidéo !

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