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Hors-série #27 – Nicolas Rolin vu par Van Eyck et Van der Weyden

Découvrez deux tableaux de la fin du Moyen Âge qui ont pour point commun un homme, le chancelier Rolin !

Enregistrement aux à l'Hotel Civil des Hospices de Beaune en avril 2024
Enregistrement avec Sophie Caron à l’Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune en avril 2024

L’invitée de ce hors-série du podcast Passion Médiévistes est Sophie Caron, conservatrice au département des Peintures du musée du Louvre. Elle est aussi commissaire de l’exposition « REVOIR VAN EYCK. La Vierge du chancelier Rolin », présentée au Musée du Louvre à Paris jusqu’au 17 juin 2024. Nous avons enregistré cet épisode en avril 2024 à l’Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune en public.

D’ailleurs petit point historique : l’histoire des Hospices Civils de Beaune a commencé en 1443 par la volonté de Nicolas Rolin et Guigone de Salins de construire un hôpital : l’Hôtel-Dieu. Les fondateurs ont fait œuvre de charité et acte de mécénat, instituant ainsi une tradition qui a permis aux Hospices de Beaune de traverser l’histoire dans des conditions exceptionnelles.

Dans cet épisode nous parlons de deux œuvres d’art de la fin du Moyen Âge, La Vierge au chancelier Rolin et le portrait du chancelier Rolin du polyptyque du Jugement dernier. Ces œuvres ont pour point commun, outre d’avoir été produit à la même époque, de représenter la même personne mais dans des contextes et intentions très différentes, le chancelier Nicolas Rolin. Nous revenons avec Sophie Caron sur le contexte historique de l’époque, la place des peintres flamands à la fin du Moyen Âge, et nous expliquons les liens entre les deux tableaux.

La Vierge au chancelier Rolin

La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin, 1400 / 1450 (1e moitié du XVe siècle), Jan  Van Eyck, Musée du Louvre, Département des Peintures
La Vierge et l’Enfant au chancelier Rolin, 1400 / 1450 (1e moitié du XVe siècle), Jan  Van Eyck, Musée du Louvre, Département des Peintures

Si on ne sait que peu de choses sur le peintre Jan van Eyck (vers 1390/95-1441), son oeuvre est aujourd’hui très importante pour la peinture de la fin du Moyen Âge. Parmi tous ses tableaux, son oeuvre La Vierge au chancelier Rolin était, jusqu’à il y a peu, étonnement peu étudiée. Connue aussi sous le nom de « La Vierge d’Autun », elle a fait son entrée pour la première fois dans les collections du Louvre en 1800, suite à une saisie révolutionnaire.

Dans l’épisode, Sophie Caron vous raconte ce que l’on sait sur la commande de l’œuvre, les inspirations et les intentions créatives de Van Eyck. A la fois portrait d’un homme qui veut laisser une empreinte et une image après sa mort, et image religieuse empreinte de réalisme et de mysticisme ce tableau est riche de multiples façons. Sa restauration, qui a notamment permis d’alléger les couches de vernis oxydé qui assombrissaient la peinture, offre une redécouverte spectaculaire.

Le Polyptyque du Jugement dernier

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Bichonnage du portait de Nicolas Rolin aux Hospices de Beaune © Sandrine Allard-Saint-Albin

Le panneau de Nicolas Rolin, qui appartient au polyptyque du Jugement dernier, conservé à l’Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune, vient enrichir l’exposition-dossier « Revoir Van Eyck – La Vierge du Chancelier Rolin ».

Commandé par le chancelier Rolin, ce polyptyque de la fin du Moyen Âge composé de 15 panneaux est attribué à l’artiste bruxellois Rogier van der Weyden. Il représente le Jugement dernier et était à l’origine installé sur l’autel de la chapelle des Hospices, et n’était ouvert à la vue des malades que lors des messes et pour les jours de fête. Au XIXème siècle, le Polyptyque a été coupé, permettant d’exposer les deux côtés du retable. Du côté du retable fermé, on peut y voir Nicolas Rolin et Guigone de Salins, agenouillés en prière, face à face, avec des personnages religieux. Du côté ouvert du retable, le Jugement dernier est représenté avec en son centre le Christ en majesté.

Durant la période de prêt, deux reproductions 3D ont été réalisées par Factum Foundation, et sont présentées dans la salle du polyptyque l’Hôtel-Dieu des Hospices. Elles permettent d’observer en détail la couche picturale et les motifs du panneau, et aussi de préserver l’unité visuelle du retable. Des visites flash sont proposées tous les jours pour mieux comprendre les enjeux de conservation préventive et de restauration du chef-d’œuvre pictural de l’Hôtel-Dieu.

L’exposition REVOIR VAN EYCK

Affiche REVOIR VAN EYCK au Musée du Louvre
Affiche REVOIR VAN EYCK au Musée du Louvre

Le point commun entre l’œuvre de Van Eyck et celle de Van der Weyden ? La figure de Nicolas Rolin, natif d’Autun et fondateur de l’Hôtel-Dieu, qui est à l’origine des deux commandes. L’exposition du Louvre est l’occasion de re-découvrir le tableau de Van Eyck avec une scénographie facilitant les rapprochements avec d’autres œuvres du peintre, mais aussi Robert Campin, ou des maîtres enlumineurs, et bien sûr Rogier van der Weyden…

Une soixantaine de panneaux peints, manuscrits, dessins, bas-reliefs sculptés et objets orfévrés seront exceptionnellement réunis, grâce au soutien de nombreux musées et institutions en France et à l’étranger. Vous avez jusqu’au 17 juin pour visiter cette exposition exceptionnelle.

Cet épisode a été réalisé contre rémunération, merci beaucoup aux équipes de l’Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune d’avoir organisé cet enregistrement !

Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, vous pouvez aussi consulter :