Hors-série 17 – La fantasy et le Moyen Âge
Comment la fantasy s’est inspirée du Moyen Âge ? Spoiler, de plusieurs façons !
À l’occasion du projet de financement de l’ouvrage collectif Fantasy et Moyen Âge aux éditions ActuSF, j’ai le plaisir de recevoir Anne Besson pour un hors-série consacré aux liens entre fantasy et Moyen Âge. Professeure de littérature à l’université d’Arras, Anne Besson est une spécialiste de la fantasy, autrice notamment du Dictionnaire de la fantasy paru aux éditions Vendémiaires en 2018.
Avec Victor Battaggion, de la revue Historia, et les éditions ActuSF, Anne Besson lance cette année un projet d’ouvrage collectif. Fantasy et Moyen Âge sera le premier d’une série de beaux livres illustrés tournés vers le grand public érudit, la série « Fantasy et Histoire » qui aura pour but d’étudier ce fascinant genre littéraire. Vous pouvez participer au financement participatif de ce projet en suivant ce lien ! Il vous reste quelques jours pour contribuer et réserver l’ouvrage à l’heure où sort cet épisode donc ne tardez pas !
L’ouvrage comporte un sommaire très riche, abordant les multiples facettes de la fantasy médiévalisante. C’est une véritable somme, où de nombreux‧ses auteur‧ice‧s de grande renommée et de plusieurs générations ont composé des notices passionnantes et fournies. Dans notre l’épisode, Anne Besson aborde les grandes lignes de l’ouvrage.
Les liens entre fantasy et Moyen Âge
La fantasy a saisi dès le départ le Moyen Âge pour en faire son terrain de développement. Dès la fin du XIXe siècle britannique, dans un contexte emprunt du romantisme et du préraphaélisme victorien, William Morris apparait comme le précurseur de la fantasy, avec des ouvrages comme La Plaine Étincelante ou La Source au Bout du Monde. L’œuvre de fantasy la plus célèbre et une des plus grandes sources du genre reste le mythe arthurien, mis en somme par Thomas Malory dans le Morte d’Arthur.
La fantasy présente des visions assez limitées du Moyen Âge, se concentrant surtout sur les seigneurs et les chevaliers, mais permet d’explorer de nombreuses contrées et périodes médiévales. Souvent reflet de notre monde contemporain, la fantasy permet d’écrire sur notre époque tout en s’affranchissant de contraintes à l’aide de la magie. C’est aussi des images d’Épinal du Moyen Âge qui sont présentées, comme un Moyen Âge « rose » fait de princesses et de valeureux chevaliers avec Tolkien, ou plus sombre et violent comme dans Game of Thrones. Mais cette définition n’est pas monolithique, et des cycles comme la Roue du Temps de Robert Jordan tentent de faire vivre des personnages de plus basse extraction.
À travers une grande variété de médias (comme le jeu de rôle avec Dungeons and Dragons, le jeu vidéo avec World of Warcraft ou le cinéma avec Taram et le Chaudron Magique), la fantasy anglo-saxonne semble dominante. Pourtant des auteur‧ice‧s français‧e‧s sont à l’origine d’une fantasy plus marquée par une vision plus « scientifique » du Moyen Âge. On peut citer ainsi Estelle Faye, Jean-Philippe Jaworski (avec ses ouvrages adaptés en BD Gagner la Guerre), Jean-Laurent Del Socorro ou Fabien Cerutti (Le Bâtard de Kisogan). La fantasy irrigue de plus en plus les fêtes médiévales locales, et peut servir de porte ouverte vers une pratique plus académique de l’histoire vivante.
Dans l’épisode nous mentionnons aussi les ouvrages suivants :
- Anne Besson, Dictionnaire de la fantasy, éditions Vendémiaires en 2018
- Retrouvez le projet Ulule ici : https://fr.ulule.com/fantasy-moyen-age/