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Épisode 2 bis – Ombeline et les dragons

Ombeline a encore plein de choses à vous raconter sur les dragons au Moyen Âge…

Sainte Marguerite et le dragon, Pierpont Morgan Library MS. M33, fol. 239r - Livre d'Heures, France (probablement Mons), vers 1490 - 1500
Sainte Marguerite et le dragon, Pierpont Morgan Library MS. M33, fol. 239r – Livre d’Heures, France (probablement Mons), vers 1490 – 1500

Deux ans après le deuxième épisode de notre podcast, on vous propose pour cet été 2019 un épisode « bonus », car vous allez l’entendre, Ombeline Fichant a encore plein de choses à vous explqiuer. Elle a étudié les dragons dans les bestiaires médiévaux du XIIème au XVème siècle, à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, sous la direction de Laurent Feller.

Pourquoi les dragons sont représentés de façons aussi différentes (comme on a pu le voir / l’entendre pendant notre premier live) ? Pourquoi sont-ils associés à la mauvaise odeur et à la maladie ? L’histoire du combat du seigneur Gilles de Chin contre le dragon est assez emblématique de cet état d’esprit, et pour en savoir plus sur la question de l’odeur Ombeline vous conseille d’écouter cette émission de la Fabrique de l’histoire.

L’ambivalence du dragon

Paradoxalement, quand le dragon meurt, son corps est utilisé en médecine pour des tas de raisons (même les plus farfelues), et ce pour toutes les parties de son corps. Cette ambivalence est aussi le fruit de l’influence chrétienne : dans l’Antiquité le dragon avait une image positive, et les textes bibliques font changer le regard sur cette créature.

Et depuis cet épisode, Ombeline s’est lancée dans une thèse, donc elle reviendra peut-être pour un troisième épisode sur les dragons au Moyen Âge…

Dragon, Kongelige Bibliotek, Gl. kgl. S. 1633 4°, fol. 50r - Bestiaire latin de la 2ème famille, Angleterre, vers 1400 - 1425
Dragon, Kongelige Bibliotek, Gl. kgl. S. 1633 4°, fol. 50r – Bestiaire latin de la 2ème famille, Angleterre, vers 1400 – 1425
Les musiques et extraits utilisées dans cet épisode :

Merci à Bengir du podcast La Diagonale du Vide pour la lecture de l’extrait de l’Apocalypse selon Saint Jean, on l’avait interviewé sur son métier de maître verrier dans notre série Rencontres. Merci à So pour la transcription, et à Ilan pour la relecture.

Transcription de l’épisode 2 bis (cliquez pour dérouler)

[Générique]
Fanny : Est-ce que l’on sait tout du Moyen ge ? Et est-ce que l’on sait tout des dragons au Moyen ge ? La preuve que non : Ombeline et les dragons, épisode 2 bis, c’est parti !
[Extrait de la musique d’introduction du jeu Anno 1404]
Fanny : En mai 2017 le deuxième épisode de Passion Médiévistes sortait, et Ombeline nous présentait son mémoire sur les dragons dans les bestiaires médiévaux du XIIe au XVe siècle. Entretemps, Ombeline a fini son mémoire. Donc je l’ai réinvitée, car vous allez voir, elle a encore plein de choses à vous raconter sur ces magnifiques créatures.
Déjà Ombeline, comment ça va ?
Ombeline : Ça va, ça va.
Fanny : La dernière fois qu’on t’a entendue, c’était dans le live anniversaire, donc qui est sorti en avril 2018. On a notamment fait un quizz sur “dragon ou pas dragon” où on montrait aux autres invités des images de dragons et ils devaient deviner si c’était ou pas des dragons. Et je me suis dit, quand même, pourquoi les dragons sont représentés de façons aussi différentes ?
Ombeline : Alors c’est une question extrêmement compliquée, et je vais être tout à fait honnête, j’ai pas vraiment de réponse. C’est vrai que quand on regarde les dragons, comparés aux autres créatures fantastiques comme la licorne, la manticore, l’hydre, toutes ces créatures fabuleuses qui n’ont pas de réalité biologique, leurs représentations sont très homogènes, et le dragon pas du tout. On a des dragons qui ressemblent à tout et n’importe quoi. Et du coup, pourquoi est-ce que les dragons, qui sont aussi des créatures imaginaires, sont-ils aussi différents ?
Je pense qu’il y a un lien avec la peur que ressentent les gens, les terreurs personnelles qu’ils associent à la figure du dragon, parce que c’est vrai que les artistes qui représentent les dragons, les auteurs qui les décrivent ont fait, à un moment donné ou à un autre, appel à leur imagination pour représenter et décrire cette créature, pour lui donner des ailes d’oiseau, une crinière de lion. Ils se sont inspirés d’autres créatures. Mais je pense qu’il y a aussi un lien très étroit avec la peur que ressentent les gens, les frayeurs qui leur sont propres, qui leur sont personnelles, et le fait que le dragon représente finalement toute forme de mal, toute forme de malheur qui peut arriver, la maladie, la mort, la souffrance. Et je pense que la représentation du dragon est finalement quelque chose de très personnel. Comme on l’a vu dans le live d’avril 2018, je pense que l’artiste qui a représenté le dragon sous la forme d’un immense rongeur, avait peut-être une peur particulière des rats, et c’est ce qui l’a poussé à le représenter de cette manière.
[Extrait de Kaamelott]
Fanny : Tu as terminé ton M2 sur les dragons, et j’ai notamment relevé quelques thèmes que je voulais aborder avec toi aujourd’hui, notamment le fait que le dragon soit associé aux mauvaises odeurs. Comment on peut savoir comment sentait un dragon ?
Ombeline : Alors ça, c’est une question extrêmement intéressante. Ça me fait penser à une émission qui s’est tenue il y a pas longtemps sur France Culture, qui reprenait l’histoire des odeurs et des parfums, et où les intervenants ont soulevé un point très intéressant : l’odorat a beau être un sens mineur au Moyen ge, un sens qui n’a pas beaucoup d’importance, la bonne odeur est associée aux choses positives, la bonne odeur est associée à la pureté, la bonne odeur est associée à la sainteté. Dieu sent bon. Les saints sentent bon. (grands éclats de rire)
Fanny : C’est un scoop dans Passion Médiévistes ! Dieu sent bon ! (rires)
Ombeline : Et à l’inverse, qui sent mauvais ? Le diable.
Fanny : Mais oui !
Ombeline : Et par extension, le dragon. Et c’est vrai que quand on lit les récits hagiographiques, quand on lit les chansons de geste, les romans de chevalerie, la première chose que le chevalier ou le saint partit en quête d’aventures et parti à la recherche du dragon remarque, c’est l’odeur épouvantable qui se dégage du dragon et de la caverne dans laquelle il réside. Les descriptions des auteurs sont à ce sujet unanimes : le dragon sent extrêmement mauvais. Et ce d’autant plus que, dans les mentalités médiévales, le dragon est très facilement associé aux épidémies, à la maladie, à la décomposition. Le dragon répand la mort autour de lui. Le dragon répand la maladie autour de lui.
Fanny : Comment on a associé dragon et maladie ?
Ombeline : Alors, dans la mesure où le dragon est associé à toute forme de mal, il est logique qu’il soit également associé à la maladie. Après, ce lien étroit qu’il entretient avec l’épidémie, et surtout la diffusion de l’épidémie, est très intéressant, parce qu’il permet d’ancrer les légendes du dragon dans la vie des hommes de l’époque.
Il y a une légende que j’aime beaucoup à ce sujet, qui est un très bon exemple du lien étroit qui existe entre le dragon et l’épidémie : c’est la légende du seigneur Gilles de Chin, qui est un seigneur né dans le Tournaisis, à la fin du XIe siècle. Il se lie avec Baudouin de Hainaut et il part avec lui en croisade dans les États latins d’Orient pour résister à l’émir de Damas. Dans les années 1130, il revient chez lui, dans le Hainaut, et il entreprend sur sa seigneurie des travaux de défrichement et d’assèchement des marais. Et tout de suite, il va y avoir une légende qui va se répandre, qui dit que Gilles de Chin a vaincu un dragon. Légende qui est immortalisée par la suite sur le mausolée qui lui a été dédié dans l’église de l’abbaye de Saint-Ghislain dans le Hainaut.
Cette légende illustre parfaitement le lien entre dragon et épidémie, parce que pourquoi Gilles de Chin a vaincu le dragon ? Gilles de Chin a vaincu le dragon parce qu’il a vaincu l’épidémie, en asséchant les marais, et du coup en réduisant drastiquement la population de moustiques qui pullulaient dans la région, et du coup une réduction tout aussi importante des maladies que les insectes transmettaient. Et dans l’esprit médiéval, dans les mentalités, tout de suite la disparition de l’épidémie, c’est la disparition du dragon.
Fanny : Mais bien sûr !
Ombeline : (rire) S’il n’y a plus de moustiques, s’il n’y a plus de maladies, c’est parce que le dragon est parti, c’est parce que Gilles de Chin a vaincu le dragon.
Fanny : J’ai aussi lu dans ton mémoire que, par opposition à ce que tu viens de dire, le dragon est aussi associé à la médecine et aux médicaments.
Ombeline : Effectivement, c’est un paradoxe extrêmement intéressant, et quand je me suis penchée brièvement sur les encyclopédies médiévales, j’ai tout de suite été frappée par le lien étroit qu’il y a entre le dragon et la médecine, et le dragon et le remède. Le corps du dragon est utilisé en médecine pour des tas de raisons différentes. Son venin est utilisé pour protéger d’autres animaux venimeux. Sa graisse est utilisée avec du miel pour soigner la cataracte. Sa langue et ses yeux sont supposés chasser les cauchemars. Sa tête coupée permet de protéger une maison ou un endroit particulier.
Fanny : C’est pratique ça.
Ombeline : (rire) Très pratique, oui. Et surtout, le plus intéressant de tous, le dragon est supposé avoir à l’intérieur de son crâne des pierres, que les encyclopédistes appellent les pierres draconites, qui alors là sont supposées guérir tout et n’importe quoi. Elle permet comme le venin du dragon de repousser les animaux venimeux. Elle permet de guérir les morsures. Elle permet de chasser la peste, de stopper les saignements. Elles ont des vertus aphrodisiaques très puissantes. Et les alchimistes médiévaux s’en servent même supposément pour accomplir un rituel de résurrection qui rappelle l’histoire du phénix, et qui leur permet de renaître de leurs cendres. Donc vraiment une pierre extraordinaire ! Une pierre qui peut guérir tout et n’importe quoi.
Et les encyclopédistes médiévaux de lister tous les usages, tous les remèdes que l’on peut confectionner à partir de certaines parties du corps du dragon. Vincent de Beauvais, Barthélemy Langlais, Albert le Grand, ils citent tous une quantité de remèdes que l’on peut fabriquer à partir de la langue, du venin du dragon, des pierres qui sont supposées être dans son crâne.
Donc cette relation très étroite entre dragon et médecine, dragon et remède, met en lumière le système d’inversion qui se produit à la mort du dragon. C’est-à-dire que de son vivant, le dragon est une créature épouvantable, qui tue hommes et bêtes, qui répand la mort, la maladie, qui peut empoisonner de son seul souffle ou du seul toucher de sa langue. Et à partir du moment où il est mort, il devient une source de bienfaits inépuisables.
Fanny : Sur Twitter, j’ai reçu une question de Nicoloutan, qui demande comment s’est fait le passage des dragons positifs aux dragons ennemis. Faut rappeler qu’effectivement, avant le Moyen ge, dans l’Antiquité, il y avait des dragons qui étaient perçus de façon positive.
Ombeline : Oui, tout à fait. Dans l’Antiquité, et même dans les légendes et les mythes des premières civilisations, il y a des dragons positifs, des dragons qui ne sont pas forcément associés au mal, à la destruction, à la mort, et qui peuvent avoir des actions bénéfiques, qui peuvent servir de protecteurs, de symboles de force, de sagesse, de prudence. Et en fait, le grand changement qui se produit à la fin de l’Antiquité et au début du Moyen ge, c’est l’établissement de la religion chrétienne en Occident.
Fanny : Tin tin tin !
Ombeline : Et la christianisation progressive de l’Occident médiéval, parce que, ce qui change le regard que les hommes portent sur le dragon, ce sont les textes bibliques.
Fanny : On y revient toujours en fait.
Ombeline : Exactement. Au Moyen ge, l’image du dragon ne peut pas se départir de la description du dragon de l’Apocalypse. L’Apocalypse de Jean, c’est le texte fondateur de l’image du dragon au Moyen ge. À partir de ce moment-là, le dragon est dans l’immense majorité des cas un être maléfique.
[Lecture de l’Apocalypse de Jean par Bengir]
Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et sur chacune des têtes un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son trône, et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place pour qu’elle y soit nourrie pendant 1260 jours. Il y eut alors un combat dans le ciel. Michel avec ses anges dut combattre le dragon. Le dragon lui aussi combattait avec des anges, mais il ne fut pas le plus fort. Pour eux désormais, nulle place dans le ciel. Oui, il fut rejeté le grand dragon, le serpent des origines, celui qu’on nomme Diable et Satan, le Séducteur du monde entier. Il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui.
Ombeline : Et du coup, dans les mentalités médiévales, les dragons sont avant tout des êtres terrifiants, qui sont associés à la mort, à la maladie et à la destruction.
Fanny : Dans l’épisode précédent, tu m’avais raconté que des dragons étaient parfois représentés sur des sceaux, et dans ton mémoire tu parles aussi des dragons qui sont représentés sur des pièces de monnaie ?
Ombeline : Alors oui, il y a des dragons qui sont représentés sur certaines pièces de monnaie, surtout à la fin du Moyen ge, notamment au XIVe et XVe siècle. Ils ne sont jamais représentés seuls. À ma connaissance, il n’y a pas de pièce de monnaie avec seulement des dragons. Sur les pièces de monnaie, le dragon est représenté aux côtés de saint Michel, de saint Georges, et c’est autant la figure du saint, et c’est plutôt la figure du saint qui est mise en valeur que la figure du dragon. La victoire de saint Michel ou de saint Georges sur le dragon permet d’affirmer le pouvoir royal face à l’ennemi.
Il y a notamment quelques pièces de ce style qui ont été produites au tout début de la guerre de Cent Ans, en 1341 et en 1348, si je ne m’abuse, où l’on voit effectivement saint Michel et saint Georges terrasser le dragon. Et à ce moment-là, la figure du saint tuant le dragon sert à mettre en valeur la puissance royale et à montrer que les armées françaises auront le dessus sur les armées anglaises dans les batailles à venir.
Fanny : Je voulais demander aussi, qu’est-ce que tu as fait comme recherches depuis, et est-ce que tu continues à travailler sur les dragons ?
Ombeline : Alors cette année, je me suis surtout consacrée à l’agrégation d’histoire, donc je n’ai pas vraiment eu l’occasion de me pencher sur mes recherches, mais travailler sur les bestiaires médiévaux m’a vraiment donné le goût de la recherche et m’a donné envie de poursuivre mon travail sur les dragons et de m’intéresser à des aspects que je n’avais pas abordés dans mon mémoire. Alors on a parlé des dragons et des encyclopédies tout à l’heure, et c’est vrai que c’est un sujet qui a particulièrement piqué mon intérêt.
J’aimerais beaucoup pouvoir poursuivre mes recherches sur ce sujet, et pouvoir vraiment étudier en détail la figure du dragon dans les encyclopédies médiévales, parce que le discours des bestiaires médiévaux est finalement assez limité. L’image du dragon dans ces recueils est finalement très stéréotypée. Le dragon c’est le mal, le dragon c’est le diable, on l’a compris. Dans les encyclopédies médiévales, les auteurs donnent beaucoup plus de détails sur la figure du dragon. Par exemple, est-ce que vous saviez que le dragon fait plus de vingt coudées de long à la naissance ? Vingt coudées, c’est neuf mètres.
Fanny : Attends, quoi ?
Ombeline : Le dragon nouveau-né, selon Barthélemy Langlais, selon Vincent de Beauvais, fait neuf mètres de long à la naissance.
Fanny : Donc on parlerait d’un œuf de plusieurs mètres de haut, à ce niveau-là.
Ombeline : Visiblement oui. (rire)
Fanny : Ah oui, est-ce qu’on parle d’un œuf aussi d’ailleurs ?
Ombeline : Les œufs ne sont pas mentionnés. La technique de reproduction du dragon n’est pas mentionnée. Mais ce que l’on sait, c’est que le dragon nouveau-né fait plus de neuf mètres. C’est passionnant, tous ces petits détails sur la manière dont le dragon se comporte, se nourrit, tous les détails que les auteurs peuvent ajouter sur les endroits où il aime se nicher, ses techniques de chasse. Tous ces petits détails qui font du dragon finalement un animal comme les autres. Et ce regard des encyclopédistes médiévaux sur la figure du dragon, moi je trouve ça terriblement passionnant.
Fanny : Là dans les encyclopédies, on est vraiment loin des bestiaires, où les bestiaires c’est la morale chrétienne qui est avant tout mise en avant. Là c’est beaucoup plus pragmatique en fait, l’encyclopédie a pour le coup vraiment une ambition de montrer la réalité. D’ailleurs ces encyclopédies, c’est à partir de quel moment qu’elles se développent ?
Ombeline : L’âge d’or de l’encyclopédisme médiéval, c’est le XIIIe siècle. Il y en a avant, parce que l’une des encyclopédies les plus connues au Moyen ge, c’est l’encyclopédie d’Isidore de Séville, VIIe siècle.
Fanny : Mais qui sert de base pour les bestiaires médiévaux pourtant ?
Ombeline : Oui, exactement. L’encyclopédie d’Isidore de Séville sert de base pour les bestiaires médiévaux, elle sert pour la description physique du dragon, mais après les auteurs rajoutent une morale chrétienne par-dessus, et c’est finalement ça qui compte dans les bestiaires médiévaux.
Dans les encyclopédies médiévales, le but est complètement différent. C’est vraiment une analyse pragmatique, comme tu l’as dit, et biologique de l’animal, avec tout ce que ça peut avoir de fantaisiste compte tenu des mentalités médiévales. On a vraiment là, dans les encyclopédies médiévales, un regard scientifique sur le dragon. Et c’est particulièrement vrai dans l’encyclopédie d’Albert le Grand.
Albert le Grand, encyclopédiste du XIIIe siècle, il a vraiment dans l’idée de présenter un discours scientifique et un discours véridique, qui soit conforme à la nature. Et donc il va s’attacher à décrire le dragon de la manière la plus objective qu’il soit, en confirmant ou en infirmant les théories que les autres auteurs avant lui ont pu énoncer. Il précise très clairement dans son encyclopédie ça c’est vrai, ça c’est pas vrai, là il y a des preuves, là il y a pas de preuves. À travers ce discours très objectif, très scientifique, le dragon apparaît véritablement comme un animal. Sous la plume d’Albert le Grand, ce n’est pas un monstre, c’est un animal comme les autres. Et ça c’est passionnant, mesdames et messieurs.
Fanny : Eh bien Ombeline Fichant, merci beaucoup d’être revenue nous parler des dragons au Moyen ge.
Ombeline : Ah ben c’était un plaisir !
Fanny : Si vous avez aimé cet épisode, surtout, vous savez maintenant hein, n’hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous, à en parler à votre mère, à votre grand-mère, à votre copain, à votre cousin, à votre professeur… Enfin bref, je m’égare ! Parlez-en autour de vous, c’est toujours bien. Et à très bientôt pour un prochain épisode du podcast. Salut ! Bisous, bisous !
[Extrait de Games of Thrones]
Fanny : Eh, si vous avez bien aimé cet épisode 2 bis, faites-le-moi savoir sur les réseaux sociaux et par mail aussi, et peut-être que l’année prochaine on en fera un troisième avec Ombeline, qui sait ?