Découvrez les bienfaiteurs de l’Hôtel Dieu des Hospices de Beaune dans une joute très spéciale !

Dans le format Super Joute Royale de Passion Médiévistes, nous avons classé les rois de France, en toute mauvaise foi mais avec des vrais arguments historiques. En parallèle de cette série, il existe désormais plusieurs épisodes dérivés de ce format sur des thématiques précises, toujours avec pour but de vous en apprendre plus sur le Moyen Âge, avec humour.

Ce hors-série a été enregistré dans un cadre hautement prestigieux, l’Hôtel-Dieu des Hospices Civils
de Beaune – connu sous le nom des Hospices de Beaune,  un magnifique lieu médiéval car fondé en 1443 ! Et justement dans cet épisode nous allons vous proposer une immersion à la fin du Moyen Âge au moment de la création des Hospices et jusqu’au début du XVIème siècle, donc un demi siècle d’histoire.

Autour de la table pour débatte, les meilleurs jouteurs et jouteuses de France et de Navarre :

• Miriam Guerin, archiviste aux Hospices Civils de Beaune (au moment de l’enregistrement de l’épisode)
• Maurena Benteboula, doctorante sur Antoine, Grand Bâtard de Bourgogne (que vous avez pu entendre dans l’épisode 66 sur Bonne d’Artois)
• Jordy Saillier, doctorant sur Arras sous les ducs de Bourgogne

Nous allons évoquer l’un après l’autre plusieurs personnages qui ont été des personnes bienfaitrices des Hospices de Beaune. Certains et certaines que vous connaissez peut être déjà si vous vous êtes intéressés à l’histoire des Hospices, mais d’autres moins connus qui vont vous apprendre plus de choses sur l’histoire médiévale en général ! Comme vous pourrez l’entendre dans l’épisode, nous avons donné des points mais le public a eu un rôle aussi, et il vous faudra l’écouter jusqu’à la fin pour connaître le résultat !

Nicolas Rolin – Bienfaiteur philanthrope (~ 1376-1462)

Nicolas Rolin est une figure politique et philanthropique majeure de son époque. Il est le chancelier du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, de 1422 à 1462. Nicolas Rolin est surtout connu pour avoir fondé l’Hôtel-Dieu de Beaune en 1443, avec sa troisième épouse, Guigone de Salins. Il en devient d’ailleurs le premier administrateur. Sa contribution ne s’arrête pas là : Nicolas Rolin a rédigé un règlement plus tolérant pour protéger les sœurs face à la rigueur d’Alardine Gasquière, la première supérieure des religieuses à l’Hôtel-Dieu de Beaune. Il a également fait de nombreux dons, notamment en fournissant quotidiennement du pain aux nécessiteux. Le chancelier Rolin a offert des vignes, des ressources financières, et du mobilier pour soutenir l’institution. Son achat du terrain pour l’Hôtel-Dieu au prix de 1 900 livres montre son engagement envers cette œuvre caritative.

Guigone de Salins – Bienfaitrice engagée (1403-1470)

Guigone de Salins, la troisième épouse de Nicolas Rolin, est une bienfaitrice dévouée des Hospices de Beaune. Après la mort de son mari en 1462, elle devient la patronne de l’Hôtel-Dieu. Elle se distingue par son souci du confort des malades, faisant don de mobilier et de vignes. Guigone est aussi reconnue pour avoir défendu l’institution, particulièrement lors du procès contre le Cardinal Rolin. En plus de son rôle d’épouse, elle était une associée active dans les actes officiels de Nicolas Rolin. Le pape lui accorda même le privilège de pouvoir visiter librement les monastères, acte qui témoigne de son dévouement et de son influence.

Alardine Gasquière – Bienfaitrice religieuse

Alardine Gasquière est la première supérieure des religieuses à l’Hôtel-Dieu de Beaune, où elle arrive dès 1448 après avoir quitté Valenciennes. Dévouée aux malades, elle organise la vie quotidienne des sœurs hospitalières. Piétiste et indépendante, elle refuse de se soumettre entièrement à Nicolas Rolin, qui la trouve d’ailleurs très stricte, en particulier avec les sœurs de sa communauté. Malgré ces tensions, son engagement envers les patient.es et les sœurs reste indéniable. Nicolas Rolin la renvoie finalement à Valenciennes en 1459, mais son impact sur l’Hôtel-Dieu perdure. Son caractère indépendant et son dévouement la distinguent comme une figure importante de l’histoire de l’institution.

Cardinal Rolin – Bienfaiteur héritier 

Jean Rolin, connu comme le Cardinal Rolin, est le fils de Nicolas Rolin et de Marie des Landes, sa deuxième épouse. Filleul du duc Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans-Peur, il occupe une place importante dans les sphères administrative et religieuse de l’époque. Héritier de la générosité de son père, Jean Rolin contribue financièrement aux Hospices de Beaune, notamment par le don d’une plaque pour la chapelle. Dans une lettre, datée du 8 février 1467, il accorde 140 jours d’indulgence aux recteurs, officiers, sœurs et malades de l’hôpital. Il montre son engagement spirituel envers l’institution. À Beaune, en plus des dons qu’il fait aux Hospices, le Cardinal Rolin soutient également la collégiale, mais aussi la ville d’Autun. Reconnu comme profondément pieux et charitable, il perpétue ainsi l’héritage de bienfaisance de la famille Rolin.

Augustino Mazzoli – Bienfaiteur médical

Augustino Mazzoli est un docteur italien renommé. Il arrive à Beaune vers 1490, attiré d’abord par la réputation de l’Hôtel-Dieu. Fasciné ensuite par la beauté de la ville et la renommée des Hospices, il décide de s’installer à Beaune. Reconnu pour son savoir médical, il devient l’un des premiers médecins de l’Hôtel-Dieu, où il exerce jusqu’à sa mort, en 1505. Augustino Mazzoli contribue ainsi au développement de la médecine au XVe siècle et se distingue tout particulièrement par le soin qu’il accorde aux indigent.es. Sa décision de s’implanter à Beaune est également influencée par les armoiries des Rolin, qui lui rappellent celles de la famille italienne des Asinari, à laquelle appartenait la troisième épouse de Nicolas Rolin, Guigone de Salins.

Charlotte Dumay – Bienfaitrice viticole

Charlotte Dumay, donatrice laïque des Hospices, est une figure importante de l’histoire viticole de la ville Beaune. C’est la fille d’un ancien maire de Beaune et l’épouse de Bénigne Godrans, garde de la monnaie de Dijon. Charlotte Dumay croit aux bienfaits du vin pour soigner les malades. Elle fait donc un don significatif à l’hôpital de Beaune le 23 novembre 1534, en offrant 100 ouvrées de terre, dont 10 en nature de vigne, sur le finage d’Aloxe. Ce don, documenté par le notaire Singleret, à Dijon, permet de financer le fonctionnement de l’hôpital et de développer le domaine viticole de l’établissement. À noter qu’à cette époque, les femmes sont souvent plus généreuses en termes de legs et de dons que les hommes, et Charlotte Dumay en est un parfait exemple.

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