Découvrez les rapports de John Howe avec le Moyen Âge et son travail sur l’oeuvre de Tolkien !

Dans le format Rencontres de ce podcast, je vous propose des interviews de personnes qui par leur métier propagent le goût pour le Moyen Âge. Dans cet épisode, je vous propose de rencontrer l’artiste John Howe. J’ai eu le plaisir et la chance de l’interviewer à l’occasion de l’exposition « Sur les traces de Tolkien et de l’imaginaire médiéval. Peintures et dessins de John Howe » à la fondation Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau, ouverte jusqu’au 28 janvier 2024.

Vous connaissez peut être déjà l’oeuvre de John Howe ! Artiste né au Canada en 1957, il est notamment l’illustrateur de nombreuses couvertures de livres de Tolkien, mais aussi artiste conceptuel et directeur artistique des films Seigneurs des Anneaux, le Hobbit, et la série les Anneaux de pouvoir. Mais son oeuvre ne se limite pas à l’imaginaire de la Terre du Milieu, et dans l’exposition on peut découvrir plus en profondeur son travail à travers de grandes thématiques et ses inspirations. J’avais envie de discuter avec lui des influences du Moyen Âge sur ses créations, et vice versa, comment ses dessins ont influencé une certaine vision du Moyen Âge fantastique.

Un artiste inspiré par le Moyen Âge (mais pas que)…

Dans l’épisode, John Howe raconte sa rencontre avec le Moyen Âge par la cathédrale de Strasbourg lorsqu’il était étudiant. Fraîchement arrivé du Canada, c’était une vraie découverte pour lui, à la fois une plongée dans l’histoire mais aussi dans le fantastique : « l’extérieur des cathédrales est presque païen, on est physiquement sur une forme de falaise sculptée et l’imaginaire s’envole« . En effet dans son oeuvre on peut ressentir un certain mélange de Moyen Âge romantique des légendes arthuriennes et le Moyen Âge plus « sombre » du gothique.

John Howe le confesse, « apprécier l’art médiéval demande du temps« , notamment l’art du Haut Moyen Âge. Mais cette époque est progressivement devenu pour lui une source de renseignements très riche, même si John Howe affirme ne pas vouloir faire de la reproduction ou reconstitution : « je n’ai pas de responsabilité historique« . On retrouve aussi une grande place donnée à la nature et la forêt dans son oeuvre.

Il raconte aimer beaucoup le Musée de Cluny à Paris, et même avoir une grande affection pour Eugène Viollet-le-Duc : « je comprends sa vision du Moyen Âge, que je ne partage pas forcément, mais nous avons plus de recul que lui, il a sauvé des centaines de monuments, j’admire l’énergie prodigieuse de ce bonhomme. Et je suis ravie de voir qu’on refait Notre Dame à l’identique de ce qu’avait fait Viollet-le-Duc« .

… et qui créé de l’imaginaire

Dans son travail de représentations du monde imaginaire créé par Tolkien, John Howe s’est bien sûr appuyé sur le texte mais aussi sur les nombreux dessins laissés par l’auteur anglais lui même. S’il ne faut bien sûr pour lui pas trahir le texte, c’est aussi les vides que laisse l’auteur qui permettent à John Howe de créer : « Tolkien est un cadeau pour les illustrateurs, il ne décrit pas dans le détail les lieux, mais il décrit plutôt les émotions des protagonistes« .

Pour en savoir plus sur l’univers de John Howe, voici quelques références d’ouvrages :

• John Howe Artbook, préface de Viggo Mortensen, Editions Nestiveqnen, 2019
• John Howe, Cathédrale, Éditeur La Nuée Bleu, 2018
• Catalogue Sur les traces de Tolkien et de l’imaginaire médiéval. Peintures et dessins de John Howe, Éditions FHEL, 2023