Hors Les Murs #12 – Étampes au Moyen Âge
Découvrez Étampes et son histoire médiévale à travers cette balade en immersion sonore !

Dans cet épisode du format Hors Les Murs, je vous propose une promenade dans l’Étampes médiévale afin de découvrir l’histoire de la ville et les éléments architecturaux accessibles au public. Pour cette visite, nous suivons Aurore Dallérac, directrice du département Musée et Patrimoine de l’Agglomération de l’Etampois Sud-Essonne.
Je remercie Jérôme d’avoir commandé cet épisode spécial du Palier Paladru du carnet Passion Médiévistes 2024 !
Sous l’impulsion de Louis VI le Gros, Étampes se développe dès le XIe siècle au sein de la vallée de la Juine et se situe au croisement des chemins entre Paris/Orléans et Chartres/Sens. Étampes se distingue par son réseau de rivières, qui a favorisé l’essor de l’agriculture, des industries céréalières, de la meunerie, des tanneries ainsi que des activités maraîchères et textiles. Ainsi, sa situation géographique et sa topographie ont largement contribué au développement économique de la ville, de l’époque médiévale jusqu’à la Révolution.
La Tour de Guinette

Nous commençons cette visite avec un monument qui surplombe Étampes : la tour de Guinette. Ce bâtiment est un ancien donjon à la forme quadrilobée qui faisait partie d’un château qui était encore en élévation au XVIème siècle selon l’enluminure qui le représente dans les Très Riches Heures du Duc de Berry. De nos jours, l’ensemble castrale n’existe plus. À cause de sa position géographique, au croisement de plusieurs villes (Paris, Orléans, Chartres, Sens) Étampes était une place forte et subissait beaucoup d’attaques et de sièges. Épuisés par les nombreux conflits, les habitants ont demandé à Henri IV le démantèlement du château en 1589.
Cette tour est également connue pour avoir été le lieu d’enfermement de la reine de France Ingeburge de Danemark, répudiée par le roi Philippe II Auguste. Elle y restera emprisonnée pendant 12 ans. Aujourd’hui, la tour est entourée d’un écrin de verdure, on peut en faire le tour mais il est impossible de la visiter pour des raisons de sécurité.
La collégiale Notre Dame du Fort

Nous poursuivons notre visite, cette fois-ci en descendant dans la ville elle même, en nous rendant du côté de la collégiale Notre Dame du Fort, une des quatre églises d’Étampes. La collégiale est une fondation millénaire, les premières constructions datent de 1020. De ces bâtiments d’origine, il ne reste que la crypte, que nous visitons dans l’épisode. À l’extérieur, nous pouvons remarquer des remparts installés par Philippe Auguste, mais elles ne sont que décoratives et dissuasives.
À l’intérieur de l’église, nous nous apercevons de l’évolution de l’architecture médiévale, du roman au gothique. En effet, les deux premières travées sont plutôt dans un style roman : les piliers sont massifs, et sont accompagnés d’arcs en plein cintre. Mais à partir de la troisième travée (correspondant à la croisée du transept) nous voyons un tout autre agencement : le plafond est beaucoup plus haut, composé d’arcs en ogives et soutenu par une forêt de colonnettes élancées. Cette architecture rend l’église très lumineuse.
La place Saint-Gilles

Après avoir longé les rivières d’Étampes, nous pénétrons arrivons à l’un des quartiers historiques : la place Saint-Gilles. En 1123, Louis VI le Gros fonde le quartier Saint-Gilles pour en faire un lieu commercial. Sur cette place, nous trouvons encore quelques petites traces du Moyen Âge, mais la majorité a été bombardée le 10 juin 1944. C’est pour cela que nous retrouvons de nombreuses constructions contemporaines.

Au bout de la place, nous pouvons voir un de ces vestiges médiévaux de la ville : la Maisons aux piliers, construite entre les XIVe et XVe siècles. Cette maison est révélatrice de l’architecture médiévale, qui visait à consacrer une place primordiale aux greniers où l’on stockait les grains et les céréales.
Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire :
- Géraud Hercule. Ingeburge de Danemark, reine de France, 1193-1236. Mémoire de feu Hercule Géraud, couronné par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans sa séance du 11 août 1844. [Première partie.]. In: Bibliothèque de l’école des chartes. 1845, tome 6. pp. 3-27.
- John Baldwin, Philippe Auguste et son gouvernement, Paris, Fayard, 1991.
Pour en découvrir davantage sur le sujet de l’épisode, on vous conseille d’aller voir :
- Les Journées du Patrimoine 2025 à Etampes (91) : le programme des visites guidées spéciales : https://bit.ly/3HQqByu
Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes :
Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter :
Merci à Lisa Rasamy-Manantsoa pour la rédaction de l’article ci-dessus !