Épisode 103 – Marilou et les Aztèques
Découvrez les Aztèques, leurs légendes et leur histoire !
Doctorante en Archéologie des mondes mésoaméricains à la Sorbonne, Marilou Renard est l’invitée de l’épisode 103 de Passion Médiévistes. Au moment de l’enregistrement elle était en cinquième année de thèse sur le sujet “Penser le « Difforme » en Mésoamérique”, sous la direction de Daniel Lévine au Centre de recherche sur l’Amérique préhispanique. Dans cet épisode, nous allons nous pencher un peu plus près sur ce peuple que tout le monde pense connaître sans vraiment le comprendre : les Aztèques.
Aztèques ou Mexicas ?

Tout d’abord, les Aztèques ne se sont jamais appelés comme tels. En fait, l’utilisation de ce nom nous vient tout droit du XIXe siècle, “Aztèque” faisant référence à leur terre d’origine -un peu mythique- d’“Aztlan”. Mais le nom qu’ils s’attribuaient eux-mêmes nous est bien plus familier que l’on pourrait le croire : les Mexicas.
Mais alors qui étaient ces Mexicas ? D’où venaient-ils ? On sait qu’il s’agit d’un groupe humain du Nord du Mexique actuel, qui au tournant du XIVème siècle s’est mis à migrer vers le Sud, dans la vallée de Texcoco. Longtemps rejetés par les cités-Etats voisines, ils fondent leur ville en 1325 et lui donnent le nom de Tenochtitlan.
Pendant plus d’un siècle, la jeune cité-Etat reste soumise à sa puissante voisine Azcapotzalco, avant son soulèvement en 1428, alliée de deux autres cités états : Texcoco et Tlacopan. C’est le début de la Triple Alliance, au sein de laquelle Tenochtitlan règne en maître. Commence alors une phase d’expansion rapide pour la puissante alliance, qui soumet une grande partie du Mexique sous son joug.
Une société très structurée

La société aztèque était particulièrement structurée et hiérarchisée. Au sommet se tenait tout d’abord l’empereur, qu’on appelait le tlatoani, et qui détenait le pouvoir politique et religieux suprême. Les nobles, ou pipiltin, composaient ensuite l’essentiel de l’élite dirigeante aztèque, comprenant aussi bien prêtres, chefs militaires ou administrateurs. Les macehualtin représentaient quant à eux le gros de la population, majoritairement paysans et artisans. Enfin ce sont les tlacotin que l’on retrouve tout en bas de l’échelle, occupant un statut similaire à celui d’esclave, et composé bien souvent de prisonniers de guerre ou d’individus endettés.
La religion jouait également un rôle central dans la société Aztèque, particulièrement dévote à son dieu patronal : Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil. Cependant la religion aztèque restait polythéiste, centrée sur un panthéon de dieux, chacun associé à divers aspects de la vie quotidienne. Certains d’entre eux, comme Quetzalcoatl, maître des vents et de la lumière, ou Tlaloc, dieu de la fertilité et de l’eau, occupaient une place primordiale dans la vie religieuse de la cité.
La fin des Aztèques

La chute des Aztèques face aux Espagnols de Cortez peut s’expliquer par une multitude de raisons, mais la première n’est pas forcément celle à laquelle on pourrait penser ! En effet, si les troupes espagnoles de Cortez étaient mieux armées et mieux équipées que celles de Moctezuma, ils ne représentaient -à leur pic- que 900 hommes tout au plus. En fait, l’immense majorité de l’armée de Cortez était composée d’alliés locaux, avec les irréductibles Tlaxcaltèques formant le plus gros des troupes.
La prouesse de Cortez au Mexique se trouvait ainsi davantage dans sa diplomatie que dans ses capacités martiales. Mais tout porte à croire que cet exploit soit aussi l’œuvre de sa traductrice, la Malinche, une mystérieuse figure que Marilou Renard s’attèle à expliquer dans cet épisode.
Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire :
- Jacqueline de Durand Forest, Les Aztèques, 2025
- Jacques Soustelle, La vie quotidienne des Aztèques à la veille de la conquête espagnole (différentes éditions)
- Jacques Soustelle, Les quatre soleils, 1999
- William Prescott, Histoire de la conquête du Mexique (différentes éditions)
- Christian Duverger, L’origine des Aztèques, 2003
- Serge Gruzinski, La pensée métisse, 2012
- Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Mexica. Des dons et des dieux au Templo Mayor, 2024 (exposition du 3 avril au 6 octobre 2024)
- Eduardo Matos Moctezuma, Les Aztèques, 1989
Et vous pouvez écouter :
- Éclats de Passé : Les livres peints d’Amérique Centrale, émission « Sur les épaules de Darwin » sur France Inter, diffusée le samedi 5 mai 2018